L’intelligence artificielle (IA) s’invite dans le monde de l’inspection du travail, à travers la matrice d’Intelligence et d’Évaluation des Risques (MIRA). Développée pour l’Inspection du travail albanaise avec le soutien de l’OIT, MIRA aide les inspecteurs à détecter plus rapidement les infractions en analysant les risques et en prédisant les problèmes grâce à l’apprentissage automatique. Cet outil réduit les approximations, diminue la charge administrative et garantit des inspections plus précise, créant ainsi un environnement de travail plus sûr et plus conforme.

Les inspecteurs du travail sont confrontés à une tâche difficile au quotidien. Hormis l’identification et de la prévention des violations des lois du travail, ils doivent fournir des conseils, une expertise technique et promouvoir les bonnes pratiques afin de favoriser des environnements de travail plus sains et conformes. Cela implique d’examiner des milliers de cas pour détecter des infractions, un processus long et laborieux.

L’intégration de MIRA n’a pas été sans défis. Les inspecteurs ont dû s’habituer à faire confiance aux prédictions d’un système, qui allait parfois à l’encontre de leurs intuitions sur les lieux où se produisent les violations. La planification traditionnelle des inspections tendait à privilégier certains secteurs ou régions en se basant sur des expériences personnelles.

Irida Qosja, Directrice des inspections du travail, a expliqué : « Au départ, le système était perçu comme une charge supplémentaire dans leur travail quotidien. Mais peu à peu, ses avantages sont devenus évidents. La transparence dans le processus d’inspection s’est révélée être un élément clé pour renforcer la crédibilité et l’efficacité des inspections. MIRA a recentré l’attention, non plus sur l’inspecteur, mais sur le processus lui-même, le plaçant au cœur des opérations. »

MIRA analyse des variables que les inspecteurs n’auraient peut-être pas considérées, ce qui lui permet de détecter plus rapidement et plus précisément les comportements à risque ou les changements dans le travail. En s’appuyant sur des données plutôt que sur des jugements personnels, MIRA a permis aux inspecteurs de réduire les risques de biais et garantit des décisions plus objectives. L’apprentissage automatique a amélioré de 30 % la détection du travail non déclaré. Albana Kuka, responsable du secteur d’analyse des risques, précise que : « Environ 68 % des cas identifiés de travail informel font partie des inspections planifiées, une nette amélioration par rapport aux inspections non planifiées. »

Avec plus de 12 000 inspections menées chaque année en Albanie et la collecte de données pour plus de 100 variables par inspection, ses capacités d’apprentissage automatique et de prédiction s’améliorent en continu. Il s’adapte et peut gérer de plus grands ensembles de données sans nécessiter de ressources supplémentaires, permettant aux inspecteurs de se concentrer sur leur mission fondamentale, celle de créer des lieux de travail plus sûrs, plus équitables et plus conformes pour tous.

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