Nous sommes dans une ère où l’action est valorisée, l’innovation encouragée et les projets multipliés. Cependant, la véritable question n’est pas seulement « Que faisons-nous ? », mais bien « Qu’est-ce que cela change ? » et « Pour qui ? ». L’impact réel ne se mesure pas à l’échelle des activités menées, mais à celle des transformations concrètes et durables engendrées.
Trop souvent, nous confondons l’effort fourni et le résultat obtenu, l’activité et l’impact. Un grand nombre d’activités ne garantit malheureusement pas un impact significatif. Il est impératif de passer d’une logique de ‘‘production’’, axée sur les livrables, les événements organisés ou les budgets dépensés, à une logique de ‘‘transformation’’ (transform-action). Cette dernière se concentre sur les compétences acquises, les comportements modifiés, les conditions de vie améliorées ou les systèmes optimisés. C’est précisément dans cette capacité à générer un changement qualitatif et quantitatif que réside la véritable valeur ajoutée d’un projet, qu’il soit d’entreprise, associatif ou politique.
La pertinence d’un projet est directement liée à sa capacité à répondre à des enjeux actuels et futurs et à générer des changements significatifs et visibles. Pour chaque initiative, il est essentiel de se demander quel changement concret et mesurable elle apportera dans la vie des parties prenantes ou dans le système, et comment ce changement contribuera à des objectifs plus larges, tels que les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’inclusion sociale ou la croissance économique locale. Sans cette orientation, un projet risque de manquer sa cible et de ne produire que des effets éphémères.
Pour évaluer le véritable impact, il est impératif de se doter d’indicateurs de performance/changement plutôt que de se contenter d’indicateurs d’activité. Alors que les seconds se limitent au nombre de formations dispensées, au nombre de participants à un événement ou au budget dépensé, les premiers, eux, cherchent à quantifier la transformation. Il peut s’agir, par exemple, du pourcentage d’augmentation des compétences vérifiables chez les bénéficiaires d’une formation, de la réduction concrète du chômage dans une zone donnée suite à un programme d’insertion professionnelle, de l’amélioration perçue de la qualité de vie par les communautés, ou encore de la diminution des émissions de CO2. Ces indicateurs
d’impact permettent une évaluation plus juste et plus approfondie de la réussite d’un projet.
Les crises climatiques, sociales et économiques actuelles exigent des projets qui ne se contentent pas d’« exécuter », mais qui « changent » profondément les structures et les comportements. Cette nécessité se reflète à travers les grandes initiatives mondiales, comme les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, qui représentent une feuille de route pour des changements profonds et mesurables d’ici 2030, allant de l’éradication de la pauvreté à l’accès à l’éducation de qualité. L’atteinte de ces ODD pourrait générer 12 000 milliards de dollars d’opportunités économiques et créer 380 millions
d’emplois d’ici 2030, selon le rapport « Better Business, Better World » de la Business & Sustainable Development Commission. De même, l’investissement à impact social, un secteur en forte croissance, était estimé à plus de 1,164 milliards de dollars en 2022 d’après le Global Impact Investing Network (GIIN) Annual Investor Survey 2023.
Aujourd’hui, la « mesure d’impact » est devenue un critère essentiel pour les investisseurs, les décideurs politiques et la société civile, tous cherchant des preuves tangibles de la pertinence et de l’efficacité des actions menées.
Que changez-vous ? Et Comment mesurez-vous votre impact ?