À l’approche de l’échéance de 2030, l’Afrique se tient à un croisement critique dans sa quête pour concrétiser l’Objectif de Développement Durable 3 (ODD 3), qui aspire à la bonne santé et le bien-être pour tous d’ici 2030.

Les obstacles à l’accès universel aux soins de santé en Afrique sont multiples et interconnectés. La mortalité maternelle et infantile a diminué, mais les taux en Afrique restent significativement plus élevés qu’ailleurs. De plus, le continent subit une double charge de morbidité, combinant la persistance des maladies transmissibles comme le VIH/SIDA et la tuberculose, avec une augmentation alarmante des maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète. Cette situation complexe est aggravée par un écart d’espérance de vie impressionnant de 18,1 ans entre les nations les plus pauvres et les plus riches.

Le sous-financement chronique des systèmes de santé est un problème majeur en Afrique subsaharienne, concentrant moins de 1% des dépenses mondiales dans le secteur de la santé malgré 24% de la charge de morbidité globale. Ce déficit est souvent compensé par des paiements directs des ménages qui appauvrissent davantage les populations vulnérables.

Le manque criard d’infrastructures et d’équipements sanitaires, en particulier dans les zones rurales, et la pénurie de personnel qualifié, exacerbée par la fuite des cerveaux, constituent également des freins majeurs. Les inégalités géographiques et socio-économiques sont prononcées, concentrant l’accès aux soins dans les zones urbaines.

Face à ces défis, des solutions innovantes et pérennes sont activement recherchées par l’OMS, la Banque Africaine de Développement (BAD) et les gouvernements africains. La Couverture Santé Universelle est reconnue comme la priorité numéro un, avec des pays comme la Côte d’Ivoire progressant avec leur programme de Couverture Maladie Universelle (CMU), qui a enrôlé plus de 17 millions de personnes. Pour soutenir ces initiatives, un financement innovant et des partenariats solides sont essentiels, incluant la mobilisation de ressources internes et l’attraction d’investissements privés. Le renforcement des systèmes de santé primaires, axé sur la prévention et les soins de proximité, est crucial pour désengorger les hôpitaux. De plus, les solutions numériques, telles que la télémédecine et les applications de santé mobiles, offrent des opportunités considérables pour améliorer l’accès et la qualité des soins, particulièrement dans les régions éloignées.

L’atteinte de l’ODD 3 en Afrique d’ici 2030 n’est pas seulement une exigence morale, mais aussi un puissant moteur de développement économique. Une population en bonne santé est la fondation d’une croissance durable et d’une prospérité partagée.

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