Le développement économique du continent africain repose de plus en plus sur la vitalité de son écosystème entrepreneurial. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), le manque de capital de départ reste l’une des principales barrières à la création d’entreprises sur le continent. Dans cette perspective, les fonds d’amorçage et les activités génératrices de revenus (AGR) se révèlent être des leviers certains pour la croissance des jeunes entreprises et la résilience des communautés.
Les fonds d’amorçage, souvent portés par des investisseurs en capital-risque, jouent un rôle déterminant dans le financement des start-ups. En 2022, les start-ups africaines ont levé plus de 5,2 milliards de dollars, selon un rapport de Disrupt Africa. Ce type de capital de départ permet aux jeunes entreprises de se développer rapidement, de créer des emplois qualifiés et de proposer des solutions technologiques aux défis locaux. La fintech reste le secteur le plus attractif, canalisant une part significative de ces investissements, suivi par le e-commerce, l’agritech et la logistique. Des pays comme le Nigeria, l’Égypte, le Kenya et l’Afrique du Sud, surnommés les ‘‘Big Four’’, restent en tête des destinations de ces capitaux.
Parallèlement, les AGR représentent le moteur de l’économie informelle et de la lutte contre la pauvreté. Elles englobent des initiatives de micro-entreprises, souvent menées par des individus ou des groupes (communautaires), qui génèrent des revenus de subsistance. Selon les données de la Banque mondiale, près de 60 % de la population africaine subsaharienne vit encore de l’économie informelle, où les AGR sont prédominantes. C’est dans ce contexte que des organisations internationales et des banques de développement, comme la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), investissent massivement dans des programmes de microcrédit et de formation professionnelle. Par exemple, au Bénin, plus de 20 000 femmes ont bénéficié de microcrédits en 2022 pour lancer leurs AGR, renforçant ainsi leur autonomie financière et leur rôle dans la société.
La véritable force réside dans la complémentarité de ces deux approches. Les fonds d’amorçage ciblent les entreprises à fort potentiel de croissance pour créer de la valeur à grande échelle, tandis que les AGR assurent une distribution des revenus à la base de la pyramide économique. Cette dynamique contribue à un développement plus équilibré.