La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) devient peu à peu une clé de la respectabilité pour toute organisation moderne. L’entreprise déploie des stratégies, des chartes déterminées, et des déclarations publiques sur sa contribution au bien commun, pour attester de son engagement éthique. Ce cadre théorique et politique n’est qu’une étape préliminaire.
Le véritable test de crédibilité s’opère lorsque ces nobles intentions et actions se confrontent au calcul complexe de la Performance Sociétale des Entreprises (PSE).
Le cœur de la désillusion réside dans le fossé qui se creuse entre la volonté managériale et la validation par les chiffres. De nombreuses entreprises publient des rapports extra-financiers qui, malgré leur volume, échouent à prouver que la stratégie RSE a produit les effets escomptés.
Nous assistons souvent à un phénomène de « cherry-picking » où seules les initiatives réussies et les indicateurs en progression sont mis en lumière, occultant les domaines critiques où la PSE reste en deçà des objectifs établis. Le problème n’est pas seulement celui de l’échec de l’action, mais bien celui de l’alignement des marqueurs. Si la stratégie prône la parité, mais que le suivi du turnover des femmes cadres ou le pourcentage de promotion interne révèle une stagnation, l’entreprise n’est-elle pas en pleine contradiction avec sa démarche ?
Le reporting RSE est parfois une démarche subie, motivée par la conformité ou la pression des parties prenantes. Dans cette situation, le résultat est une PSE fragile, définie par des indicateurs faciles à collecter mais dénués de sens, ou dont les cibles sont si peu élevées qu’elles garantissent la réussite sans exiger de véritable transformation de l’organisation.
La logique du déploiement (les moyens et les processus mis en œuvre) ne suffit plus ; l’exigence porte désormais sur le résultat, l’impact mesuré, mesurable. Si le capital temps et/ou les montants investis dans un programme social ne se traduisent pas par un pourcentage mesurable de réduction de la pauvreté ou d’amélioration de l’accès à l’éducation de de style de vie dans les communautés concernées, alors la Performance Sociétale est nulle, ou du moins, impossible à prouver.
Les investisseurs, de plus en plus exigeants, exigent la preuve de la performance. L’entreprise qui ne peut démontrer un lien direct et quantifié entre son engagement et son impact sociétal sera sortie des radars.
