Alors que le monde se tourne vers Rome, où plus de 150 nations convergent pour la reprise de la 16e Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16.2), la FAO lance un appel face à l’urgence de révolutionner les systèmes agroalimentaires.

L’élan initié en octobre dernier à Cali, en Colombie, lors de la COP16, a produit un écho à Rome. L’Initiative de soutien aux agri-SPANB, fruit d’une collaboration entre la FAO, le gouvernement colombien et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), se positionne comme un catalyseur. Du 25 au 27 février 2025, au siège de la FAO, à Rome, en Italie, cette réunion avait pour objectif de mettre en lumière la symbiose entre les systèmes agroalimentaires et la biodiversité, clé d’un avenir durable. Son objectif étant de guider les gouvernements dans l’intégration des systèmes agroalimentaires au cœur de leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB).

« Cette initiative nous offre un levier collectif pour renforcer les capacités gouvernementales, identifier et mettre en œuvre des stratégies efficaces dans les secteurs agroalimentaires, afin d’atteindre nos objectifs nationaux en matière de biodiversité », a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, lors de l’ouverture de l’événement.

Aux côtés de M. Qu, des figures telles que María Susana Muhamad González, ministre colombienne de l’Environnement et du Développement durable et présidente de la COP16, Martha Carvajalino, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, et Astrid Schomaker, secrétaire exécutive de la CDB, ont réaffirmé leur engagement envers le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal (KMGBF).

La ministre Carvajalino a insisté sur l’urgence d’une collaboration mondiale pour harmoniser les stratégies agricoles et environnementales, rappelant que la Colombie s’engage à relever ces défis avec le soutien de la FAO, et que la production alimentaire durable est essentielle pour éradiquer la faim.

La secrétaire exécutive de la CDB, Madame Schomaker, a mis en avant l’importance d’une approche, impliquant les agriculteurs, et, a souligné les implications plus larges pour la paix et la stabilité climatique.

La biodiversité est le pilier de la production alimentaire, fournissant des services écosystémiques essentiels tels que la pollinisation, la fertilité des sols, la lutte contre les ravageurs et la régulation du climat. La dégradation continue des écosystèmes entraîne des pertes économiques estimées à 3 000 milliards de dollars, affectant particulièrement les populations vulnérables. La disparition des pollinisateurs menace la sécurité alimentaire, car jusqu’à 75 % des cultures vivrières mondiales dépendent de la pollinisation.

Le Directeur général de la FAO a souligné l’importance de la mise en œuvre du KMGBF, adopté lors de la COP15, pour relever ces défis. « Plus de la moitié des 23 objectifs du Cadre sont directement liés à l’agriculture », a-t-il rappelé. Il a également souligné, que, le financement est un élément crucial pour atteindre les objectifs de biodiversité, et que l’intégration des systèmes agroalimentaires dans les stratégies et plans d’action nationaux peut débloquer des opportunités de financement via des mécanismes internationaux, des partenariats public-privé et des budgets nationaux. « Il est essentiel d’obtenir l’adhésion des agriculteurs, de leur permettre de s’approprier le partenariat et de les intégrer. Sans les agriculteurs, il n’y a qu’une politique sans mise en œuvre », a-t-il ajouté.

Alors que les négociations inachevées de Cali sont de nouveau sur la table de la COP16.2, les principales discussions de cette semaine comprennent la finalisation des mécanismes financiers pour mobiliser environ 200 milliards de dollars par an, nécessaires à la mise en œuvre du KMGBF, ainsi que l’amélioration des cadres de surveillance pour suivre les progrès.

« Nous avons besoin d’une approche intégrée dans tous les secteurs gouvernementaux, dans
tous les ministères, pour assurer les quatre améliorations : une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure – sans laisser personne de côté », a conclu le Directeur général de la FAO, soulignant qu’il s’agissait de « la philosophie commune nécessaire pour produire des aliments de base, nutritifs, sains et fonctionnels – les quatre niveaux d’aliments ». (Source :FAO)

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