A la clôture du Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD), qui s’est déroulé à New York les 18 et 19 septembre, le Secrétaire général de l’ONU a confié aux États membres une liste concrète des tâches à accomplir et les a appelés à traduire en actes leurs engagements.
Dans ce but, Antonio Guterres leur a proposé sept modes d’action pour la promotion et l’accélération du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Au début du Sommet, les États ont adopté une Déclaration politique dans laquelle ils décident d’intensifier les efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable. Dans ce contexte, le chef de l’ONU les a encouragés mardi à transformer leur soutien à la relance des ODD en investissements réels dans les pays en voie de développement.
« Nous devons atteindre au moins 500 milliards de dollars par an pour le développement durable, notamment par le biais des banques multilatérales de développement et d’autres mécanismes », a-t-il dit.
Traduire les engagements en action
Le Secrétaire général a aussi appelé à traduire les engagements pris lors de ce sommet en politiques, budgets, portefeuilles d’investissements et actions concrètes tout en procédant à des examens nationaux volontaires permettant de confirmer les progrès réalisés.
Il a par ailleurs demandé aux Etats de renforcer leur soutien à l’action sur les points clés des ODD, et de faire passer ce travail à un niveau supérieur dans les mois à venir avant le Forum politique de haut niveau en juillet prochain.
« Commencez dès maintenant à planifier des augmentations massives des investissements dans la protection sociale », a-t-il conseillé, à l’appui du projet d’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale qui pourrait couvrir un milliard de personnes supplémentaires d’ici à 2025 et 4 milliards en 2030.
António Guterres a aussi jugé qu’il « est grand temps que les pays développés atteignent leur objectif d’aide publique au développement de 0,7% du revenu national brut. « Lorsque vous planifiez vos priorités de dépenses pour le cycle budgétaire de l’année prochaine, réalisez cet objectif », a-t-il demandé.
Réformer la finance mondiale
Dans sa quête d’efficacité et de résultats concrets, le Secrétaire général a aussi souhaité que la prochaine réunion du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale ne se déroule « comme d’habitude » et procède à une réaffectation urgente de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux non utilisés. Il a plaidé aussi pour « une mobilisation massive de fonds privés en faveur des pays en développement ». L’occasion de proposer des « mécanismes de financement innovants tels que les financements mixtes public privé ».
António Guterres a réitéré son espoir d’améliorer les mécanismes mondiaux de la dette et réformer l’architecture financière mondiale, avec des propositions concrètes attendues lors du Sommet de l’avenir de 2025 et la prochaine conférence sur le financement du développement en 2025.
Guerre insensée contre la nature
Enfin, « afin de mettre fin à notre guerre insensée contre la nature », il a exhorté les États à arriver à la prochaine conférence sur le climat, la COP28, le mois prochain, avec des propositions concrètes pour éviter les pires effets du changement climatique et « aider les pays en développement à réaliser une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables ».
« Cette liste ne représente pas des devoirs à rendre, mais un travail d’espoir », a-t-il dit en conclusion. « Le moment est venu de lever les mots du papier de la déclaration politique convenue par les États et d’investir dans le développement à une échelle jamais vue ».