Le Gabon se trouve au cœur d’une démarche nécessaire pour déverrouiller les fonds verts indispensables à la concrétisation des ambitions climatiques mondiales.

Le 7 mai dernier, le ministre gabonais de l’Environnement, Mays Mouissi, a accueilli la délégation conjointe de l’IFDD et de l’OCDE. L’objectif de cette mission est de se déployer dans six nations francophones (dont le Gabon), afin de dresser une cartographie des obstacles qui entravent leur accès aux ressources financières dédiées à la lutte contre le changement climatique. Cette rencontre marqua le point de départ d’un projet comparatif minutieux.

La délégation, menée par Tounao Kiri de l’IFDD et Eva Beuselinck de l’OCDE, a entrepris une série de consultations auprès d’un large éventail d’acteurs publics et privés gabonais avec pour intention d’identifier les barrières institutionnelles, techniques, administratives, voire linguistiques, notamment au sein des grandes plateformes de discussion et de décision comme les COP et les institutions de financement multilatéral.

« Nous faisons partie des bons élèves, mais nous ne sommes pas récompensés à la hauteur de nos efforts », a souligné le ministre Mays Mouissi durant de la rencontre. Il a plaidé pour une reconnaissance accrue des politiques environnementales déjà mises en œuvre et pour un renforcement des mécanismes d’accompagnement financier spécifiquement destinés aux pays francophones.

Pour l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), il ne s’agit pas seulement de recenser les obstacles institutionnels et administratifs ; mais également de mettre en lumière une réalité souvent occultée, celle de la barrière linguistique.

Un nombre significatif d’appels à projets, de dispositifs et de guichets financiers sont conçus en anglais, rendant leur compréhension et leur appropriation complexes dans les pays francophones. Face à cette situation, l’IFDD a pris l’initiative de créer un Pôle francophone sur l’accès à la finance durable, proposant des solutions concrètes telles que la formation des cadres étatiques à la structuration de projets économiquement viables, le renforcement des cadres réglementaires, l’harmonisation régionale et un plaidoyer actif en faveur de financements innovants.

L’étude en cours, qui englobe également le Sénégal, le Togo, Sainte-Lucie et l’Arménie, combine investigations de terrain et analyses documentaires. Elle devra aboutir à des recommandations ciblées, susceptibles de transformer les constats récurrents en politiques publiques efficaces.

Pour le Gabon, l’enjeu est également de se positionner plus favorablement dans la compétition internationale pour les financements climat, actuellement évalués à 632 milliards de dollars par an, montant bien inférieur aux 5 000 milliards nécessaires. (Source : Gabonreview)

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