La diminution du capital-risque oblige l’Afrique à assurer un financement stable à ses entrepreneurs. Le Kenya répond à ce défi par une proposition susceptible de redéfinir la dynamique de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) sur le continent.
Le gouvernement kenyan, par l’intermédiaire de l’Agence nationale d’innovation du Kenya (KeNIA), élabore actuellement une politique qui obligerait les grandes entreprises à allouer une partie de leur budget RSE au financement de startups et d’entrepreneurs locaux. Le but premier est de renforcer le financement de l’innovation au niveau local en créant un Fonds national. Ce Fonds soutiendrait spécifiquement les entreprises en phase de démarrage qui ont du mal à obtenir un financement. « Nous étudions les moyens d’impliquer le secteur privé dans le cadre de la RSE afin qu’une partie de leur budget soutienne les programmes nationaux d’innovation », a déclaré Tonny Omwansa, directeur général de la KeNIA.
Cette approche stratégique s’inspire de la loi indienne sur les sociétés de 2013, qui exige que les grandes entreprises consacrent « 2 % de leurs bénéfices à des activités de RSE ».
Ce modèle institutionnaliserait la participation des entreprises au développement technologique. Pour le concrétiser, les politiques espèrent lever au moins 34,8 millions de dollars auprès d’entreprises privées en appuie aux fonds d’innovation du gouvernement.
La résolution kényane offre un cas d’étude stimulant pour les décideurs politiques à travers l’Afrique. Elle démontre une tentative de transformation de la RSE en un levier national stratégique ; en liant la responsabilité sociétale aux objectifs nationaux de productivité.
Cette mesure invite chaque gouvernement à examiner comment son propre secteur privé peut être sollicité et intégré de manière stratégique pour son développement durable.
