Un atelier s’est ouvert cette semaine à Libreville pour marquer le lancement d’un nouveau modèle visant à renforcer la biosécurité au Gabon, avec un accent particulier sur les viandes d’animaux sauvages. Organisé par le gouvernement gabonais en partenariat avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cet événement réunit des experts et des parties prenantes pour élaborer un plan d’action concret.

Le projet GCP/GLO/1140/USA, intitulé « L’approche progressive de la gestion de la biosécurité chez les animaux terrestres (PMP-TAB) », a pour objectif de mettre en place un système de surveillance robuste des maladies, axé sur l’interface homme-animal-plante environnement. En renforçant les capacités nationales et en modernisant les systèmes de surveillance, le Gabon espère prévenir et atténuer l’impact des maladies zoonotiques transfrontalières dans le monde.

Les zoonoses, ces maladies transmises de l’animal à l’homme, représentent une menace croissante pour la santé publique en Afrique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre d’épidémies zoonotiques a bondi de 63% dans la région africaine au cours de la dernière décennie.

« Les infections d’origine animale qui se transmettent à l’homme existent depuis des siècles, mais le risque d’infections et de décès massifs était relativement limité en Afrique. Les mauvaises infrastructures de transport constituaient une barrière naturelle », a souligné le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Cependant, avec l’amélioration des transports en Afrique, la menace de voir des agents pathogènes zoonotiques1 se déplacer vers les grands centres urbains s’est accrue. Nous devons agir maintenant pour endiguer les zoonoses avant qu’elles ne puissent provoquer des infections généralisées et empêcher l’Afrique de devenir l’épicentre des maladies infectieuses émergentes. »

Plusieurs autres facteurs contribuent à la prolifération des zoonoses, notamment l’accommodation de l’homme sur les habitats naturels, la déforestation et l’élevage intensif. Il faut ajouter « les effets du réchauffement climatique, qui peut permettre à des moustiques de survivre dans de nouveaux espaces ou à des rongeurs de rentrer plus facilement en contact avec l’espèce humaine lors d’inondations, par exemple » ; mais également, « l’augmentation de la population, qui crée des fronts de contacts nouveaux via l’utilisation des sols, de l’eau ou la construction de nouvelles routes », explique Rodolphe Gozlan, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

En désignant le Gabon comme pays pilote pour la mise en œuvre de ce projet, la FAO et ses partenaires visent à développer un modèle commun pour renforcer la biosécurité à l’échelle continentale. Conformément aux lignes directrices du programme « One Health », les participants à l’atelier travailleront notamment sur la mise en place d’un système d’alerte précoce, l’évaluation des risques et la gestion des maladies zoonotiques le long de la chaîne de valeur des viandes d’animaux sauvages. (Source : FAO ; OMS)

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