Les bâtiments racontent l’évolution des civilisations. Si les sociétés anciennes nous ont légué des édifices parfois en ruines, ils témoignent néanmoins de leur ingéniosité et de leur savoir-faire, considéré en avance sur leur temps à travers leurs styles architecturaux et leurs techniques de construction.

Aujourd’hui, la science nous offre une multitude d’outils pour simplifier les tâches de construction et créer des matériaux plus résistants. Cependant, ces innovations s’accompagnent souvent d’un impact environnemental non négligeable, soulevant des questions cruciales sur la durabilité et l’empreinte écologique du secteur du Bâtiment et Travaux Publique (BTP).

La fabrication du ciment, élément essentiel de la construction moderne, soulève de nombreuses questions environnementales. Sa production, issue d’un mélange complexe chimiques composé principalement de chaux, de silice et d’alumine, pollue l’atmosphère et met également en danger la santé des travailleurs.

À l’échelle mondiale, la fabrication de ciment représente 7 % des émissions de CO2, soit trois fois plus que l’ensemble des vols commerciaux de la planète. 

En outre, produire une tonne de ciment, demande une cuisson à 1,400 °C  et génère l’émission de quasiment une tonne de C02. Cette réaction chimique massive, qui n’a guère évolué depuis 200 ans que le ciment est fabriqué, représente 70 % des émissions du secteur du ciment.

Face à ces constats, l’urgence de verdir le secteur du BTP devient impérative. Il est capital de repenser les outils et les techniques de construction pour minimiser leur impact environnemental et répondre aux enjeux des pays en développement et en pleine expansion urbaine.

De nombreuses innovations prometteuses émergent. Des matériaux « biosourcés » comme le bois offrent des alternatives durables au ciment et aux briques traditionnelles, ou encore l’utilisation de l’impression 3D.

En effet, l’impression 3D, technologie en plein essor, ouvre des perspectives prometteuses pour une construction plus précise, moins gourmande en matériaux et qui pourrait réduire de 50% les déchets de chantier.

Par ailleurs, dans les régions au climat chaud, l’isolation thermique des bâtiments est un facteur déterminant pour le confort des hôtes et une consommation énergétique responsable (Objectif de Développement Durable 12). Les techniques de construction traditionnelles, souvent basées sur l’utilisation de matériaux naturels environnants et de principes bioclimatiques, offrent des solutions adaptées à ces contextes. Par exemple, l’utilisation de la terre crue, associée à des techniques d’orientation et d’aération passives, permet de réguler naturellement la température intérieure des bâtiments, réduisant ainsi le recours à la climatisation artificielle.

Le secteur du bâtiment est pleinement concerné par l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 11 qui vise à « faire des villes et des établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables ».

Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), « le secteur du bâtiment est responsable de près de 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de 30 % de la consommation d’énergie finale ».

Les pays en développement, à l’aube d’une phase de croissance urbaine intense, se doivent d’intégrer les principes du développement durable dans leurs choix stratégiques de construction. Adopter des techniques et des matériaux écoresponsables n’est pas seulement un choix environnemental, mais aussi un investissement économique sur le long terme.

La construction durable ne se limite pas qu’aux matériaux et aux techniques de construction. Elle implique également une réflexion globale sur l’aménagement urbain, la gestion des ressources naturelles, les transports et les modes de vie.

Ainsi, s’intéresser aux solutions de demain dans le secteur de bâtiment est pour la jeunesse d’aujourd’hui, une promesse de travail décent.

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