Alors que la collecte et l’analyse de données sont des outils essentiels pour éclairer les décisions politiques et mesurer les progrès vers les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Afrique se retrouve amputer par la carence de données fiables et régulières.
Cette situation n’est pas sans conséquences. En effet, elle entraîne une perte d’autonomie considérable. L’Afrique se voit privée d’un outil crucial pour comprendre ses réalités spécifiques dans le temps. Les politiques publiques s’appuient ainsi sur des informations partielles, ne reflétant pas toujours la réalité.
Par conséquent, « les entreprises africaines dépensent 2 à 3 fois plus que leurs homologues pour accéder aux données et les analyser » (Power of Data: Unlocking the Data Dividend for the SDGs, 2024). Cela amène les entreprises africaines à avoir un désavantage concurrentiel et freine l’investissement.
La dépendance vis-à-vis des données allogènes expose l’Afrique aux indicateurs de performance et classements internationaux négatifs, tandis que, « les données sont le carburant qui alimente le progrès pour la réalisation de tous les Objectifs de développement durable (ODD) » (Power of Data: Unlocking the Data Dividend for the SDGs, 2024).
Seulement 25 % des pays africains ont une stratégie nationale de données, d’après la Banque mondiale (2021). En outre, la plupart des pays n’ont pas de plan pour collecter, gérer et utiliser efficacement les données.
Face à ce constat, l’initiative « Le Pouvoir des Données » est née. Lancée en septembre 2023 parallèlement au Sommet des ODD, elle vise à accélérer la réalisation des ODD en exploitant le formidable potentiel des données et de la technologie.
Au cœur de cette initiative se trouvent des partenariats nationaux de données de pointe dans chaque pays engagé. Le leadership national est au centre de ces partenariats, réunissant les responsables politiques et techniques pour définir un ensemble unique de priorités et s’engager de manière coordonnée avec les partenaires de développement.
Cette initiative internationale met à profit les données et la technologie pour booster la réalisation des ODD en Afrique. Elle s’associe aux pays africains afin de renforcer le soutien politique, consolider les partenariats et mobiliser des investissements pour des systèmes nationaux de données robustes, soutenant ainsi les stratégies de développement.
Le Rwanda a été l’un des premiers pays africains à adopter une stratégie nationale de données, en 2011. Le pays a réalisé des progrès remarquables dans l’utilisation des données pour le développement économique et social.
L’Afrique doit s’approprier son propre narratif en matière de données et adapter ces méthodes de collecte afin de construire un écosystème de données unique et au service du développement durable et du bien-être de tous.