La 29ème Conférence des Parties (COP29) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a démarré ce lundi 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Les quelque 40 000 participants, dont une centaine de chefs d’État, ont souligné l’urgence d’agir et la nécessité d’un soutien financier accru pour le continent Africain.
L’Afrique, particulièrement vulnérable aux impacts du réchauffement climatique, a réclamé un financement annuel de 1300 milliards de dollars jusqu’en 2030. Ce montant, selon les négociateurs africains, est indispensable pour mener à bien la transition énergétique, s’adapter aux changements climatiques et réparer les dégâts causés par les événements extrêmes qui se multiplient.
Les premières discussions ont également mis en évidence le fossé entre les promesses et les actes. La promesse faite en 2009 par les pays développés de verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique n’a toujours pas été tenue. « On veut que cet objectif ne soit plus seulement un chiffre politique, mais que ce soit un objectif véritablement en adéquation avec les besoins des pays en développement », a déclaré Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la République Démocratique de Congo.
Le ministre azerbaïdjanais de l’environnement a appelé à mobiliser le secteur privé pour compléter les financements publics. « Débloquer des financements privés pour la transition des pays en développement est depuis longtemps une ambition des négociations sur le climat. Sans le secteur privé, il n’y a pas de solution climatique », a-t-il déclaré.
Certes, des vagues de chaleur intense en Asie aux inondations aux Émirats Arabes Unis et au Brésil, en passant par les incendies de forêt au Canada et les cyclones en Asie du Sud, les conditions météorologiques extrêmes ont infligé plus de 41 milliards de dollars de dommages depuis la COP28. Bien que ces événements affectent les nations du monde entier, les pays en développement sont les plus durement touchés en raison de leur dépendance à l’agriculture, de la faiblesse de leurs infrastructures et de leur accès limité à la technologie.
« Tout le monde se concentre sur 1000 milliards de dollars », a déclaré Damian Carrington, rédacteur en chef de l’environnement du Guardian, « ce qui semble être un chiffre énorme. Personnellement, je pense que c’est une bonne affaire. Vies perdues, moyens de subsistance détruits, maisons endommagées, entreprises, fermes disparaissant et tout le reste. L’impact de tout cela, en particulier en termes monétaires, sera bien, bien supérieur au montant d’argent nécessaire pour éviter cela. » a-t-il conclu.
Au-delà des chiffres, la COP29 a également mis en évidence la dimension de justice climatique de ces négociations. Les pays en développement, étant les plus vulnérables à ces impacts, il est donc essentiel de mettre en place des mécanismes de financement justes et équitable pour les aider à s’adapter et à se développer de manière durable.
Bien que 1,3 milliard de dollars aient été mobilisés au niveau mondial pour le financement climatique en 2021-2022, cela ne représente qu’une fraction des 4,35 milliards de dollars nécessaires chaque année d’ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques. En 2021-2022, seulement 3,7 % de ce financement a atteint l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et un peu plus de 2 % a été dirigé vers les pays les moins avancés.
Le rapport 2021 du Comité permanent des finances de l’ONU estime que les pays en développement auront besoin de près de 6 billions de dollars d’ici 2030 pour leurs plans d’action climatique.
Prévue jusqu’au 22 novembre, la COP29 doit se conclure par un nouvel objectif d’aide financière aux pays en développement. Une question qui concerne l’Afrique au premier chef. (Source : ONU ; The Guardian ; RFI)