La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) suscite un débat persistant, doit-elle être une obligation légale ou une démarche volontaire ? Alors que la norme ISO 26000 sert de guide pour intégrer des pratiques responsables, la question de l’étendue de l’engagement des entreprises demeure.

Il est indéniable que toutes les entreprises, de par leur impact sur la société, sont concernées par les enjeux sociaux, environnementaux, économiques et éthiques. La loi française PACTE a d’ailleurs rendu obligatoire la prise en considération de ces enjeux, obligeant les dirigeants à identifier et intégrer ces facteurs dans leurs décisions stratégiques.

Cependant, l’obligation de la RSE soulève des inquiétudes quant à un éventuel transfert des responsabilités de l’État vers les entreprises, notamment en matière de protection sociale et environnementale. Il est crucial de rappeler que la RSE ne saurait remplacer le rôle régalien de l’État.

Les fonds alloués par les entreprises à la RSE ne doivent en aucun cas être détournés de leur vocation initiale ou soumis à des influences politiques. Ils doivent être consacrés aux objectifs de développement durable et aux indicateurs de performance locaux, en alignant les intérêts économiques des entreprises avec les impératifs de durabilité.

L’obligation de la RSE pourrait garantir une contribution équitable de toutes les entreprises aux efforts de durabilité, évitant ainsi le « free-riding ». L’île Maurice et la Tunisie ont passé le cap en l’intégrant la RSE dans leur cadre juridique.

Toutes entreprises, incluant les non cotées en bourse, doivent prendre en compte la RSE, car elles sont souvent concernées en tant que fournisseurs. Selon l’enquête de Bpifrance de 2022, « RSE : la parole aux fournisseurs », 78 % des fournisseurs sont régulièrement sollicités par leurs clients sur des questions RSE. Cette pression s’explique principalement par la loi sur le devoir de vigilance, qui oblige les entreprises à anticiper et prévenir les risques sociaux et environnementaux liés à leurs activités.

En outre, la RSE représente un levier essentiel pour concilier performance économique et impact sociétal. Cependant, il est impératif de trouver un équilibre entre obligation et volontariat, en veillant à ce que la RSE ne se substitue pas aux responsabilités de l’État, mais les complète de manière efficace et transparente.

La norme ISO 26000 n’est pas conçue pour être certifiable, mais est un guide international qui fournit des lignes directrices sur la responsabilité sociétale des organisations (RSO). Elle vise à aider les entreprises et autres entités à intégrer des pratiques responsables dans leurs activités.

Ce qu’elles peuvent légitimement faire, c’est déclarer qu’elles ont mis en œuvre les lignes directrices de l’ISO 26000 et qu’elles s’efforcent d’agir de manière socialement responsable. Elles peuvent également utiliser des outils d’évaluation ou des référentiels basés sur l’ISO 26000 pour évaluer et communiquer leurs performances en matière de RSO.
Les entreprises qui se disent « certifiées ISO 26000 » peuvent être sincères dans leurs efforts pour adopter des pratiques responsables, cependant, leur déclaration est techniquement incorrecte.

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