Le 7 avril 2025, journée mondiale de la santé, marquera le lancement d’une campagne mondiale d’un an dédiée à la santé maternelle et néonatale, sous le thème « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir ». Portée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Cette décision va encourager les gouvernements et les acteurs de la santé à redoubler d’efforts pour mettre fin aux décès maternels et néonatals évitables, et à placer la santé et le bien-être des femmes au cœur des priorités à travers l’éducation, des sensibilisations ou encore des appels aux investissements.
La santé de la mère et du nourrisson constitue le socle de la famille et d’une communauté en bonne santé, et par conséquent, d’un avenir prometteur pour tous. Seulement, près de 300 000 femmes décèdent chaque année des suites de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, tandis que plus de 2 millions de nouveau-nés meurent avant leur premier mois.
Selon les tendances actuelles, quatre pays sur cinq ne sont pas en voie d’atteindre les cibles de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 3, relatif à la santé et au bien-être, dont l’une des cibles poursuit l’amélioration de la survie maternelle d’ici 2030. De plus, un pays sur trois risque de ne pas atteindre les objectifs de réduction de la mortalité néonatale.
L’insuffisance des investissements dans la santé et du financement des programmes de santé est l’un des principaux obstacles à la réalisation de l’ODD 3. Par exemple, une enquête de l’OMS menée en 2022 dans 47 pays africains a révélé que la région compte 1,55 agent de santé (médecins, infirmières et sages-femmes) pour 1 000 habitants, un ratio bien inférieur au seuil de 4,45 agents de santé pour 1 000 habitants nécessaire pour fournir les services de santé essentiels et atteindre la couverture sanitaire universelle.
Les sages-femmes qualifiées sont essentielles au bien-être des femmes et des nouveau-nés ; et pourtant, sans la région africaine, seulement 65 % des accouchements sont assistés par du personnel de santé qualifié, le taux le plus bas au monde et bien en deçà de la cible de 90 % fixée pour 2030, selon l’Atlas des statistiques sanitaires africaines 2022. Les décès néonatals représentent près de la moitié de la mortalité infantile, et accélérer les efforts pour atteindre les objectifs de réduction de la mortalité néonatale serait un pas de géant vers la réduction de la mortalité infantile à moins de 25 décès pour 1 000 naissances vivantes.
« L’Afrique a enregistré certains des taux de réduction les plus rapides au monde pour les principaux objectifs de santé, mais la dynamique semble s’affaiblir. Pour de nombreuses femmes africaines, cela signifie que l’accouchement reste un risque persistant et des millions d’enfants ne vivent pas assez longtemps pour célébrer leur cinquième anniversaire », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Il est essentiel que les gouvernements procèdent à un changement radical de cap, relèvent les défis et accélèrent le rythme pour atteindre les objectifs de santé. Ces objectifs ne sont pas de simples étapes, mais les fondements mêmes d’une vie plus saine et du bien-être pour des millions de personnes », a-t-elle ajouté.