La faim est un problème global qui touche des millions de personnes dans le monde. Aujourd’hui encore, nous ne semblons ne pas y avoir trouvé des solutions définitives. Instaurée par la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la journée mondiale contre la faim est célébrée le 15 juin de chaque année.
La lutte contre la faim fait partie des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en 2015 par les 193 pays membres de l’ONU. S’identifiant comme l’ODD 2, cet objectif « zéro faim » a pour mission de créer un monde à l’abri de la faim d’ici 2030.
Malgré la production alimentaire mondiale abondante, comme le souligne le Dr Charles Owubah, directeur général d’Action Against Hunger USA, une disparité poignante persiste entre la production alimentaire mondiale et l’accès à la nourriture. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, affirme que « les ménages ont gaspillé plus d’un milliard de repas par jour en 2022 ». Durant cette même année, on estimait que « 735 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde ».
La lutte contre la faim dans le monde exige une action collective et multidimensionnelle. Il est nécessaire de s’attaquer aux causes profondes de ce fléau.
D’abord, les crises économiques amplifient de la faim dans le monde. Les populations les plus pauvres, déjà fragilisées, sont les plus durement touchées par les fluctuations des prix des denrées alimentaires et les perturbations des marchés.
Ensuite, les situations d’instabilités politiques sévères perturbent également l’accès aux ressources vitales telles que l’eau et la nourriture. « Malheureusement, 60% des personnes en situation de malnutrition dans le monde vivent dans un pays en conflit ». Les champs sont détruits ou pillés, les transports d’aliments bloqués, l’import-export en arrêt et les convois d’aides en vivres détournés.
Parallèlement, il y a les conséquences du dérèglement climatique qui renforcent la pauvreté alimentaire. La Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture souligne que sur « 258 millions de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire aiguë, 174 millions le sont à cause du climat et des conflits » (FAO 2024); Les sécheresses prolongées, les inondations dévastatrices et les invasions de parasites constituent autant de menaces pour les récoltes et les moyens de subsistance des populations.
Au Burundi, les récentes inondations ont dévasté 10% des récoltes, plongeant plus de 230 000 personnes dans la pauvreté alimentaire et privant des milliers de familles de moyens de subsistance.
Mettre fin à la pauvreté alimentaire implique entre autre, de lutter contre le gaspillage alimentaire, de produire des aliments nutritifs, diversifiés et sains accessibles à tous, mais surtout, de financer les différentes passerelles qui participent à la réduction de la faim dans le monde.
Une nouvelle analyse d’Action contre la faim de 2023 dévoile le déficit de financement de la lutte contre la faim dans le monde à 65 % pour les pays les plus pauvres.
Lutter contre la faim dans le monde ne se résume pas uniquement à garantir l’accès à la nourriture. Si lutter contre le gaspillage alimentaire (ODD 12), produire des aliments nutritifs accessibles et lutter contre le changement climatique (OOD13), sont des actions essentielles, il est crucial de ne pas négliger les autres aspects de la lutte contre la faim, étroitement liés à d’autres objectifs de développement durable.
La pauvreté est l’un des principaux facteurs de la faim dans le monde. Les populations les plus pauvres sont souvent celles qui ont le moins accès à la nourriture et aux ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins fondamentaux. Investir dans l’éducation et la formation pour tous (ODD4) offre un avantage pour obtenir des emplois décents. Et la promotion de l’agriculture durable (ODD 12) est essentielle pour produire des aliments nutritifs en quantité suffisante pour nourrir une population mondiale grandissante.
Éradiquer la faim dans le monde n’est pas un objectif inatteignable. Bien que cet objectif présente des défis importants, c’est une mission réalisable grâce à des efforts communs et un engagement à s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire. (Source : ONU, UNICEF, Action Contre la Faim)